La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

Attila le hun. ( première partie )

 

Il nous fallait plus qu'une petite troupe de Germains en rébellion pour nous faire dévier de notre route. La chevauchée fut longue et le combat fut court, toutes les flèches décochées atteignirent leur but, trouant le cuir des hommes de part en part aussi facilement qu'une lance de bois pénétrait dans le sac de millet. Leur peau était dure mais mon cœur battait plus fort et sonnait mieux au combat. Nos montures devaient se reposer, nous devions marquer une halte. L’eau de la rivière était fraîche, bêtes et hommes se désaltéraient en chœur. Les chevaux ruminaient l’herbe tendre et nous cavaliers, notre  victoire. 

 

J'étais fier sur ma monture, il n'y avait pas un moine digne, de moi. J’étais moi, le chevalier du triomphe, la main donneuse de coups et de caresses sur le flanc de mes ennemis et celui de ma jument.  Le feu de camp brûlait maintenant. Je joignais mes mains en coupe et les plongeais dans l’eau, elle était comme la rosée du matin, vivifiante et apaisante, ses gouttes flattaient mon épiderme.  Je tendais les bras et portais cette offrande à mon épouse Kréka. Penchée sur moi, elle était légèrement vêtue et l’échancrure de son habit de laine laissait apparaître deux seins en forme de petites poires, des fruits à l’abandon qu’il fallait que je cueille.  Kréka avait la grâce d'une jeune jument effarouchée. Ses iris inondés par l’envie laissaient apparaître comme une supplique, que son corps traduisait par de légers tremblements angéliques. Sa peau ambrée, malgré la saison  avancée, était perlée de sueur, granuleuse du frisson de l’amour.  Son désir d’Apollon, étincelle grandissante devenant flamme. Moi je serai le bougeoir recueillant sa cire chaude. Kréka avait le corps d'une déesse, des courbes généreuses, la cambrure de ses reins  semblait quémander inlassablement l’hydromel et moi j’étais son dieu. Éole me ventait dans les oreilles et son souffle me mordillait le lobe. Kréka, ma louve joyeuse ouvrait ses douves, mendiante encore et toujours d’un nectar charnel. Kréka savait se déshabiller c’était comme une danse vaudou, ses doigts de poupée vénitienne faisait valser sa robe  et coulait en moi  la sève d’un ange noir.

 

Mais c'était, il y a bien longtemps, lorsque j'étais un jeune soldat. J'étais alors prompt au combat, dans les prairies mon corps s'évadait, vaurien du temps. Mon peuple, avait déjà conquis la Germanie.

 

Maintenant je suis Attila, Roi des Huns, héros pour les guerriers du Nord, fléau de Dieu pour les chrétiens. Je suis face aux romains de Milan, monté sur ma jument Taraa.

 

 



12/12/2012
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