La nudité de l'esprit.

Moi je n’ai pas de pseudo, je fais tout à nu, je me montre nue. Sous un pseudo je me sentirai mal à l’aise … D’ailleurs être bien dans sa peau n’est-ce pas là le privilège de ne pas falsifier sa propre identité ?  Cacher ses maux sous un fantôme, moi je montre mes jupons de conscience. Suis-je inconsciente ou trop lucide …  Car à vouloir  être un non-dit, on finit par être un non-lieu, un nom sans lieu, un lieu sans nom. Se masquer ne remédie qu’à sa peur de paraître. Les cicatrices du temps craquèlent  impunément l’âme, les stigmates de l’existence ne sont pas un monde parallèle que l’on rejette à notre guise. Je compare mon cœur trop plein  à une chaussure pourtant bien ajustée mais qui nous fait quant même mal au pied comme un vieux sabot parce que notre pied est déformé. On peut toujours s’acheter mille paires de beaux souliers, mettre des semelles, des talonnettes mais on ne peut amputer  un pied  sans nécrose. On ne peut châtier un cœur et ses névroses.

Chacun sait reconnaître le bruit de ses pas sur son chemin. L’amour se fait rivage, le mirage d’un visage mais à chaque virage le Tom Tom d’une âme, petit homme. Je lui dirai les mots ceux qui rendent le cœur heureux, sans lui murmurer les maux bleus  qu'on ne dit pas avec les yeux mais qu'on clame d’une  âme Bleuie. De ce pays céruléen ou les êtres se font martiens d’esprit, un marre sien qui deviendrait mien.

Il n’appartient nullement à autrui de rendre votre marche sourde ou silencieuse, de vous pousser au fond d’un puits. Il appartient à autrui de vous tendre la main si votre cœur lui convient, mon cœur en ses terres.