La nudité de l'esprit.

Elle connaîtra l’ivresse des jardins, le parfum du jasmin dentelle en son chemin. La cerise à la chair docile lui caressera les lèvres aube prénuptiale. Son jupon envolée de roses écloses flottera jusqu’au petit matin auréole noctambule. Le cœur filin de soie lui comptera fleurette jusqu’au lever du jour, l’humble poète, comme les cordes fidèles du violoncelle  accoudé au comptoir de l’amour, la charmera.  Chevrette gambade au loin, un petit frisson s’agrippe à son fichu, ce n’est rien qu’une engelure chevauchant la chevelure d’un ange. En un tour de clef, délivrée la belle, se fera ritournelle le jouvenceau à l’orée de la forêt et dans son escarcelle une mèche de cheveux, champ de blés des enfants oubliés et tous deux se feront fusion d’un monde de lumière. Danse avec les loups leur regard éternel, pastourelle aux yeux clairs  sous le gant de velours de la vie. Comme un cri de bohème, petite orpheline de gel sous le duvet  d’un ciel cendré, rêves cambrés,  s’effacent les pas de nacre d’un immaculé sourire. Comme un deuil en fuite entre tes cils, tintinnabulent quelques larmes givrées au porche d’une clairière.