In memoriam.
Je me souviens de la lèvre du chien, des résonances de son exil Stradivarius…
La prunelle scandale ouvert …
Monsieur Martin, célibataire, a actualisé son profil :
-« En couple avec Facebook. »
Et Brel m’assassine, ma Gauloise tremblante, le slow de l’océan aux pleurs de mes petits violons … Mes seins réclament la déferlante de tes mains… J’entends le bruit de tes mocassins sur le parvis… Les gros sabots de mes sanglots cherchent la fleur des champs. Indélébile drame des feuilles mortes, mendigote à la porte de l’hiver, le temps m’accueille, le dernier sarment coupé. Cosette et son trottoir, le ballet scandinave de la larme parisienne. Je voudrais guincher jouvencelle dans tes mirettes mais l’accordéoniste s’est tu. Un vol d’oies sauvages monocorde voyage, le dernier paysage d’une bourgade sous la brume. La bruine d’une relance mais la vie s’en balance du passé qui avance. Fourmillent mes souvenirs à la toile théâtrale de l’araignée du soir. Quel drôle de métro tous ces mégots dans mon cendrier… Tout là-bas un chien de prairie s’enfuit, le temps ferme ses persiennes, le drap d’un requiem, s’étouffe un billet doux apnée de mon corsage, jolie môme à l’ancienne ta chandelle m’entraîne.
Rachel Désir
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