La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

La coulée des années.

 

 

 

Je voudrais tant que maman me prenne dans ses bras me berce et m’endorme. Il faudrait qu’elle se souvienne de cet auvent, de cette chaise qui grinçait. Mais l’adresse du temps a changé …  La Comtoise vermoulue a oublié le reflet du temps, la couleur rosée de ma peau, l’odeur de tes genoux, de ma couche souillée … Chut écoute ! La musique du printemps, oublie la pâleur de l’hiver où s’égrainent les aiguilles folles des sapins de Noël. J’attendrai que s’efface la toile de nos draps de coton, la senteur chaude de mon oreiller. La pie braillarde   des traces de ta bohème parsème le rideau du temps de mes poèmes. Elle est voleuse, s’empare de mes plus beaux diamants, les rimes de mon cœur et mes vers s’envolent sur les ailes de son noir et blanc. Je t’attendrai les persiennes du temps ouvertes, mes fenêtres en courant d’air, ta voix claquant dans cette chambrée au chevet de mon  berceau d’enfant, les yeux rivés au dernier couchant. Oh ! Mère je voudrais tant que me reprennes dans tes bras, me berces et m’endormes. Mais meunière tu dors et restes sourde sans veiller à ton grain. Notre moulin bat trop vite …

 



19/02/2013
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