Fresque du temps.
Le tableau serait plus beau si entre mes doigts je tenais un pinceau. Le soleil serait d’or si dans mes yeux il y avait l’ambre d’un sourire. Mais pour peindre quatre mots il faut du bleu, du rose, du vert et du jaune. Pour effacer des maux je voudrais bien un tube de gouache blanche. … Mais dans mon plumier il n’y a que du vent et quatre temps. Pour tracer une ronde il me faudrait un compas mais je n’ai qu’un compte-pas. Il me faudrait un fantasme, un corps qui danse pour croquer une jolie aquarelle. Alors d’un simple fusain je dessinerais le blond de quelques cheveux, le vert d’un regard, le rose de la rose, et le bleu de l’océan. Mais je n’ai qu’une plume anthracite pour faire valser une ballerine diurne. De ma main et d’une encre bleue si je le veux je ferais vivre le ballet du temps celui qui valse à quatre temps. Celui qui goûte la vie du bourgeon à la moisson. Je pourrais même d’une page blanche gribouiller une éternité. Ce matin, un badigeon d’envie s’est glissé entre mes volets, buée sur mes carreaux lorsque tout là-haut j’ai vu le soleil briller solitaire mais somptueux. Il a déposé sur mon cœur le baume des jours heureux. Je veux vivre en poète solitaire, le pourpre du baiser alexandrin, un baisemain papier brouillon, offrir ma main à un quatrain, donner le sein à la poésie et peut être j’aurais dessiné un demain et donné vie à lavis de mon chemin, donner la vie à du chanvre, simple toile blanche sur un chevalet, gouacher le temps.
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