Il y a si longtemps ...
Quand on a que des mots posés sur un regard de lèvres et les yeux qui parlent tant dans l’ombre d’une bouche. Tandis qu’au son du violon s’étranglent des images, quatre notes s’assemblent, nappe sans langage. Sur ton visage imberbe, fruit de mes années poussant son cri d’été se dessine paresseuse ma destinée. Au soir encore chaud d’un début d’automne, les grillons chantonnent et s’étonnent de l’ambrée des champs. Des lampées de souffle printanier caressent ma peau, corolle du temps qui chahutent les papillons noctambules. Tout mon corps frissonne, abuse d’un chant de sérénité, valet princier de mes folles envies de femme. Je courtise somnambule les poussières d’amour de mes draps apeurés. Autant ton père aurait aimé y perpétuer les plaisirs et pages éreintés de la dentelle de nos noces de coton. Mais il y a eu tant de crépuscules comme de vieilles crapules s’agenouillant en minuscule, traîtresses de nos majuscules. La couche douloureuse me réprimande, quémandeuse de gestes abandonnés au firmament. Tout au lointain, je regarde s’éteindre la pluie et le beau temps, sans arc-en-ciel au fond du cœur, les mains charbonnière fouissant le passé.
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