Lavandière des saisons.
La petite marchande d’allumettes, dans la rue, la main tendue attend le soufre du ciel, l’âme bleuie mais le cœur si pur. Assise sur un petit lopin de trottoir elle voudrait marchander la terre et confier à la lune la chandelle de ses sourires à la cire encore chaude. Sur le récif de ses souvenirs elle borde soigneusement un petit caramel celui que lui avait confié sa grand-mère. Son emballage est intact, elle n’a jamais osé le déplier ainsi sont restées enfermées toute la saveur et la tendresse de cette friandise. Le sucre du pain d’épices lui caresse encore un peu les yeux et lui flagelle les joues car grand maman savait si bien le faire. Leur joie à toutes deux crépitait dans la vieille chaumière, un toit de chaume et quatre briques mais des éclats de rire à en fissurer la muraille de Chine. La céramique bronzée de cannelle et le plancher jonché de brun, quelques ficelles de botte fixées à l’embrasure de la porte en guise de rideau pare mouche, c’était beau et bon ce temps là … Mais la manie n’est plus et elle, elle a vieilli aussi, sur son front des rides caramélisées. Dans ses yeux quelques gouttes de miel, des picotements sur ses pommettes, elle a le cœur qui part en vacance, plein comme ces vieux pots en grès, à son doigt un anneau d’or, à gauche d’un sein quelques tourments comme une rougeole de l’enfance.
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