L’innocence des agneaux.
Je veux un étang blanc pour y noyer mes pleurs, être un enfant blond et me reposer sur le sein de ma mère. Au creux de ma main y dessiner la mer, mes doigts pianotent vers l’inconnu … Une tringle à rideau pour baisser le pourpre du temps, je veux être un enfant blanc dans les bras de la mer. Le soleil blanchit l’anthracite des ardoises de ma vie, je veux être gitan, sans gant blanc effacer le brouillon de la nuit. Á quelques kilomètres à la ronde m’éveiller dans un autre monde … Où le bruit des clapotis de mes yeux serait larmes défuntes, regarder l’aube enfanter le soleil et sous la tonnelle diurne respirer à petits souffles la couleur d’autres fleurs, me vêtir d’un chandail tissé d’images de cœur de ce lin qui n’a qu’une odeur celle de ma peau dans les champs blés. Feuilleter le cahier de mes dictées, raturer mes fautes d’orthographe, un peu comme une vieille salle de ciné, sous la lumière tamisée laisser se dérouler l’écran blanc et au fusain y peindre en deux ou trois interlignes une épave échouée … Filtrer les vagues, le salin endormi sous mes paupières, philtre d’ambre à l’orée de mes cils, dans mes prunelles antichambre la promesse d’un agneau.
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