La charmeuse de Parme ...
Elle est là assise sur ce vieux banc vermoulu, elle est là, pensive et si divine !
Ses yeux scrutent l’horizon, son regard est d’une telle intensité, presque diabolique.
Et moi jeune vautour, jeune loup affamé, je n’ai qu’un désir : « qu’elle devienne ma proie. »
Je me dandine, me gratouille la tête, « c’est toujours comme ça, sacrée adrénaline ! »
Mais bon dieu daignera-t-elle virer de bord, va –t- elle encore longtemps admirer ce crépuscule ?
D’abord, il n’est même pas beau ce coucher de soleil ! Elle me nargue, je suis sûr qu’elle m’a aperçu… C’est comme cette chanson, vous savez, « je voudrais qu’elle fasse le premier pas … » Qu’est ce qu’elle est belle ! Peut être trop belle pour moi ? Je n’ai pas un physique ingrat, je suis un homme voilà tout… Un comme tant d’autres qui désir puis délaisse.
Si seulement j’avais un tant soi peu mal à la gorge, je me la raclerais…
Que faire pour attirer son attention ?
Mais c’est vrai je suis allergique au pollen, une fleur, il me faut une fleur n’importe laquelle, je m’en moque. Ah ! ça y est j’aperçois une marguerite, je vais l’inhaler au plus profond de mes sinus !
-« Atchoum, atchoum… » Que je suis heureux d’éternuer ! Quant même, je suis bien idiot ! Mais belle demoiselle ne sourcille pas, belle demoiselle se moque de moi. Quelle effrontée, quelle audace, serait-elle sourde ? A présent, je suis bien mal loti : mon nez est si enflé et si rouge, un vrai descendant de Cyrano de Bergerac, au moins lui il ne souffrait pas de son appendice nasale. Enfin mes éternuements ont cessé mais la belle s’est envolée… Dix jours ou plutôt dix soirs que je suis aux aguets, tel un renard alléché. Cette convoitise deviendra-t-elle ma gourmandise… Je regarde ma montre, son cadran indique vingt heures, dommage qu’elle soit partie, il me restait encore environ une heure trente minutes avant de rejoindre mon terrier conjugal. Arrivé devant la porte cochère de mon domicile, j’aperçois Thérèse mon épouse, hum mauvais présage! Elle devait travailler jusqu’à vingt deux heures, selon ses dires.
-« Bonsoir François » me dit-elle.
L’intonation de sa voix me laisse perplexe.
-« Oui je vois encore ces satanées heures supplémentaires. Allons sois fair-play, la rougeur de ton nez, m’en dit bien plus que tes mensonges coutumiers. N’aurais- tu pas plutôt compter fleurette ? Viens, j’ai une amie à te présenter !»
Oh stupeur, quelle cata, qui vois-je assise dans ma salle à manger, dans mon fauteuil et non sur ce vieux banc vermoulu : ma dulcinée…
-« Je te présente : Lucile, la charmeuse de Parme, une charmeuse de renommée car elle ne séduit que les hommes des femmes cocufiées. »
La morale de cette histoire c’est que les femmes ont aussi une cervelle et pas seulement un corps à tripoter !
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