Le chant des sirènes ...
Il est sept heures trente, derrière ma porte-fenêtre, les yeux embués, je regarde le défilé … Un matin comme tous les autres, patibulaire, le regard terne, j’observe. Ils partent tous au travail. Moi j’en ai plein la tête du vrombissement de tous ces moteurs … De toutes ces voitures et de leur conducteur qui me narguent inlassablement ! Moi je reste là, ivre de sédentarité, moitié hybride à demi ombre, je suffoque sous le poids des heures, les secondes me grignotent, je déraisonne … Dans mon poitrail tambourine le sanglot du travailleur. Mes larmes occultes se déversent sur la scène de l’impotence. Agenouillé, je clame l’alléluia de l’indifférence ! Mais personne ne l’entend … Ce chant pleureur, le claquement de mon briquet, seul compagnon de mes journées. Aventurière dans cette vie nouvelle, je cherche quelques compatriotes mais tous les bons citoyens me claquent la porte au nez ! Dans mon royaume de verre, je m’essouffle, le fil d’Ariane n’est plus qu’illusion.
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