La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

Le sixième cavalier du cœur et le chien.

 

 

 

 

 

 

Il y a quarante mille ans, le chien faisait la connaissance de l'homme. Je n'étais pas né et vous non plus. Le savoir n'était pas l’érudition de l'homme. Il pleurait l'homme, il souffrait l'homme. Le chien avait ses puces, l’homme ses peurs.

 

Le chien l'avait convaincu qu'il serait son meilleur ami, Le chien aboyait devant les ténèbres.

 

Le chien criait devant les ennemis de l 'homme. J'étais Kalig et par force de loi le plus ancien de la tribu. J'étais jeune, j'avais vingt ans ou plus peut-être. J’avais égaré le temps … J'étais aimé par toutes les sœurs, par les miennes. De toutes les sœurs, j'en voyais une. Kamel. Jeune femme aux seins vifs, une croupe à en faire pleurer les ancêtres, à geindre sur ses courbes qu’épouse la marée montante de mon corps d’homme, à en faire mourir les vieux loups de mer et les voir devenir marin d’eau douce.

Mais mon chien disait :

-« Non, ne touche pas à la belle, ne vois-tu pas la versatilité des choses ? » Il faudrait alors trente-six mille ans avant que le cheval soit monté. Mais j'avais le temps, j'étais Kalig, et j'avais mon chien, il s’appelait Samy et Kamel devait me suivre, la petite aux seins vifs serait ma femme, colombe de mes mœurs. Parce que j'avais Samy, mon chien, téméraire et aimant, le premier carnivore à suivre l'homme au combat. Alors, écoutez-moi ! Et devant moi, Samy, un jour ou la lune était pleine, vorace de lumière, mon canidé venait de voir une meute de loups. Samy, alors avait reconnu le dominant, le maître à abattre, le Judas à combattre, ce loup tournait sur lui-même, comme dans un cirque, une piste nue dans la pénombre du temps. Samy, mon chien dévot à la cause prit la bête, il le menait à la gorge, et dans son ventre sa gorge le tuait et lui enlevait la tripaille, lui bouffait la pense et lui ôta son cœur de charogne, lui dévorait le foie, et arrachait ses reins. De longes traînées de sang suaient de son ventre, débauche sanguinaire. Et les essences s'envolaient du corps meurtri et mort. Et les autres loups et les louves attendaient pour déposer bas. Je n'avais jamais vu un tel spectacle. Samy alors déposait devant moi les objets du culte, la légende du Gévaudan naissait sournoisement. Le ventre creux, vide de toute violence apportait le monstre vide. Le loup était tué. Moi je vivais Grâce à mon chien, Samy.

 

Te souviens-tu des ombres galopées dans les bois de Saint-Mard ? De mon chien Samy, le cocker blond ? De mon enfance ? Ou est- il ? Mon ange de blondeur, mon cœur se levait devant l'iniquité des choses. Dois je souffrir, mère ? Je ne suis pas Camus, ni Malraux, ni Sarthe. Même pas Hemingway, je sais que je dois poser un message, la vie n'est qu’entre être un linceul. Terre de bête, terre des hommes, Samy, mon enfant, le petit, ce petit chien, chiot aux petits anges parfumés était de moi. Ou était -il parti maman mon chien ? Mais Samy et moi nous devions partir encore, il m'avait prouvé qu'il m'aimait, ainsi reste t'il dans mes mémoires ? Les loups n'existent pas, seuls dans mes souvenirs, ils vont. Il vient, le chien, Il a crevé le chien, Il y a très longtemps déjà, Samy est dans mon cœur pour toujours, Plus q'un frère, il erre dans ma conscience, de gamin, fou d'être.

 



07/11/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 16 autres membres