U-47, la plongée de l’eau delà.
L'écume de l'eau de la mer de la manche qui nous conduisait à l’atlantique était froide ce matin là. Elle caressait notre orgueil comme la main d’une femme frigide … L'humeur des marins de la mer de la manche qui nous conduisait à l’atlantique était triste ce matin là, le mal de cœur des vieux loups de mer … La brume de la manche des marins de notre Royale marine de guerre était fatigante ce matin là, voleuse de force. « J'étais sous l'écume de la mer de la manche qui nous plongeait à l’atlantique ce matin là. L'humeur des sous- mariniers de la mer de la manche qui nous transportait à l’Atlantique était joyeuse ce matin là, frappe de rire et de verbe. Sur nous il y avait la brume de la manche de notre Kriegsmarine, nous ne le savions pas, filigrane de Poséidon, nous étions marins pécheurs. Ma grosse baleine de ballastes et d'acier, aux flans respectueux et engrossés de soixante hommes n'écoutait que moi, je la faisais cambrer, cuisse légère. J'étais de la meute des loups gris à la botte d'un homme que je ne voulais pas. Décortiqué comme un défunt dans son iris de feu parce que j'étais le trente-cinquième cavalier de la vie des peuples, terre en sursis … J'étais décoré de croix de fer avec palmes et médaillons d'acier et de blasons dorés par mon maître, j’étais son porte-clefs de l’enfer. Mais de maître cruel, je n'en voulais pas, j’étais d’âme, le désaveu de ma chair. J’étais et je reste pour toujours le commandant Prien, le pacha du sous-marin U-47. Sous l'eau elle serait notre mère à tous, nous serions ses manchots, gauche d’eau douce. » Au port de L' Orient, l'équipage l'avait baptisé Ambre, pour la couleur des reflets de ses canons sous l'eau endurcie de la guerre, pieuvre de saltimbanques. Je ne voulais pas d'épouses mais j'avais maîtresses, souffleur de jupons. Une seule était complice de moi, je la touchais souvent d’apnée en apnée, pour l'aimer et lui dire, ( mon sous-marin) si toi tu devais plonger, alors je devrais mourir avec toi, souffle contre souffle. J'écoutais souvent son cœur de mille chevaux ronronner et dans mon ventre je la sentais vibrer, entrailles de moi. Je n'y voyais qu'âme et non pièces d'envolées. J'étais le commandant Prien, l'un des derniers des quarante-quatre cavaliers. « J'étais Ambre, prénommée comme ça pour le reflet des couleurs que donne l'eau salée sur mes canons. En belle livrée. J'étais sous -marin de classe 100. Grande et belle, je n'étais pas chevaline mais submarine, J' étais à l'ordre du Vieux, je voulais dire le Pacha, je voulais dire mon commandant , je voulais dire celui qui m’élançait en terribles batailles. Je voulais dire enfin que j'étais l'âme de la machine qui écoutait l'âme des hommes qui allait souffrir et mourir au combat. Là où est la mer est ma tombe. Et ma tombe est la mer disait mon commandant. Et dans les ondes bleues de la manche, je devais comme une femme de marin ouvrir ma matrice fécondée et livrer mes quartes torpilles G 7 sur le navire de guerre en face de moi. Je ne savais pas pourquoi, l'une d'elle dans mon ventre explosa. Alors mon corps s’abîmait loin et sombrait avec moi soixante marins sous le fil de la mer. Le trente -cinquième cavalier venait dans mon antre mourir avec moi. »
A découvrir aussi
- J'étais des brigades internationales en 36 et l'Espagne me trompait.
- Le sixième cavalier du cœur et le chien.
- Le Sherman de 1994 et le quarante et unième chevalier de coeur.
Retour aux articles de la catégorie La guerre à deux mains. -
⨯
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 24 autres membres