Les langueurs du cœur.
Ton regard comme une larme de vie en sursis, une rose s’étoile sans envie, tous ces bruits fugitifs d’une corolle endormie, des souvenirs de ton jardin fleuri, tes rires, ton accent qui gémit comme un accent aigu, ciguë. Toi le veuf joyeux épris d’autres nuits où l’amour est un cru de rue, sur le bord de mes lèvres comme une aphasie qui s’écrit muette sur le rebord de mon lit. Tous ces cris écorchés d’une âme éprouvette quand j’aperçois à contre-jour ton visage enfant de l’oubli, c’est de la pluie sur mes joues une canne en appui, l’agonie du puits d’un fou, les abysses du cœur, en haillons le pouls, la revanche d’un spectre … Écrire le verbe aimer à l’arrachée comme une main qui se détache, du bout de tes lèvres s’enfuit ton verbe analphabète, la dyslexie d’un je t’aime. Ta paume de main fourreau de marin, amarrer un demain à marée basse le cœur ne reconnaît plus l’enveloppe de son chemin. Un raisin sans vigneron et la vigne a fait de nous une mendiante et son chien. Un collège yenne, une collégienne, tous deux apprentis, un coulis de brouillon sous l’appentis d’un préau. Les excommuniés du temps qui brasse des liasses de misère mais le temps glace les astres … Et le temps qui passe est monte-charge, un crucifix sur la bouche, la bohème sur les genoux, ses coups de fouet sous la ceinture … Mais le temps nous jaspe les veines, mikado. Et tu es là comme une absence …
* Prologue d’un mémento en errance, c’est Pâques alors j’ai illustré mon texte avec un œuf à fleurs, du moins c'est que je vois dans cette œuvre de Patrizia M.
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