Lettre d'un quartier.
S’il n’y avait plus que les mots de caresses apprivoisées, c’est que nous nous serions tant aimés, tant aimé à en peindre le ciel de ces teintes au pastel de nos yeux. La prunelle de deux gosses sur le sentier de la vie et ces jours qui n’en fissent plus de vieillir, boitillant, à la main la canne des souvenirs. Dessiner du bout des doigts un vieux banc à la peinture écaillée où nous avions nourri de quelques miettes de pain les colombes du matin. Les lézardes de nos murs chantent rivière quand la fatigue nous égrène le temps rideau tiré et tous ces bruits d’éternité roulement de tambour de nos petites cuillères à café touillant comédienne un long-métrage déshabillé. Toute cette buée désordonnée sur les vitres de notre chambre à coucher, voulant encore séduire en tentant de s’échapper. Mais déjà mai s’enfuit du givre sur nos persiennes … Ta main dans mes cheveux avec ces gestes de porcelaine se repose de la cueillette des baies sauvages. Le pourpre de l’âge tendre et tous ses cartons d’aventuriers … Tremble un nid d’hirondelle sous l’avant-toit de notre grenier, nos hirondeaux partis …
Texte écrit le deux février à six heures. Éliane j’ai écrit ce texte pour vous parce que je sais que vous aimez quand je pose de la tendresse sur mes mots.
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