Ligne.
Je t’écris cette lettre, mon frère. Je sais t’a pris la guerre, ton âme d’enfant. Te souviens-tu mon frère de nos jeux d’enfance courtisant un champ de blé, chatouillant les vergers … De naguère ne reste qu’une prière. Ton sourire morcelé de ces roulements de tambour mordant, vipère, tes lèvres. Tiraillé sous le ballot de toutes ces frontières où l’eau n’est plus que pourpre. Je t’imagine au front … Songeant à ton front balayé de cette mèche blonde qui faisait frémir blondes et brunes, sous leur jupon gît un déserteur. Mais d’un cœur sentinelle te veille une belle, sa prunelle faisant le guet sous un horizon lointain en entendant l’éther d’un drapeau blanc. Mais sous la tonnelle de ton fusil s’essouffle ton encre, mon frère.
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