Mon pesant d’or.
Je ne suis qu'un poème, illusion de plume et cœur de coton. Mon cœur a le roulis, ma main son parapluie. Qu’écrire aujourd’hui ? Un peu de pluie ou un rayon de soleil, quand j’aime c’est comme un compte à rebours silencieux, psaume des cieux jusqu’à m’en brûler le cœur. Pitié n’allumez plus d’incendie dans mon cœur. De grâce plus de cierge tant de cire froide est encore prière chaude alors laissez s’éteindre le feu en mon cœur. Mon fusain n’est que fébrile voyage, parcours d’un cœur sans bagage à travers l’âge, s’offrant en adage quelques rimes au passage, picorant du rouge sur des lèvres, s’octroyant de ses yeux un peu de bleu du firmament pour le déposer sur mes paupières. Balbutient quelques vers au creux de mon âme, ailes de carton dans mon dos. Je ne peux pas voler guère plus haut que ma pomme, celle d’Adam posée au sol. Nulle voile ne fut au vent, un voile sur mes reins, voilette sur mes seins, mon cœur éternel orphelin. Veuve noire le temps d’un refrain, venin de satin sur mes pages d’un matin, mon encre de faux marin, ancre de mon voilier qui sombre au loin. Les récifs de la vie m’ont ouvert tant de chemins, interminables impasses où les jours sans passe, requiem bohémien, deviennent le cadenas de mon cœur où se prélassent les lignes de ma main, vendeuses d’allumettes sur le souffre du temps.
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