Noël blanc.
Petit papa Noël, je voudrais un Noël blanc celui que je dessinais sur les vitres embuées de mon enfance. Avec un sapin de Noël encore roi des forêts … Je me souviens de la prunelle de maman à la chandelle ancienne, elle contemplait fière d’elle le grand vert dressé qu’elle avait embelli de toute sa tendresse. J’ai la larme à la neige, la comtoise à l’envers, le cœur réverbère sur mes matins gelés. Le grand froid de l’hiver cette année a frappé à ma porte à l’orée du printemps. Je voudrais givrer la rose, la rose blanche celle qu’elle aimait tant, maman … J’ai peur de l’ivresse solennelle du tourbillon de ces flocons de neige au langage muet des neiges éternelles. Je viens d’ouvrir un vieux cahier de brouillon où j’avais griffonné le vol des oies sauvages, il y a bien longtemps … Le chant du sud berçait ma main et les pages jaunies de ce journal intime ont gardé la ritournelle de deux hirondelles aux ailes grisées. Babillent mes souvenirs. Aujourd’hui j’ai bien froid, sur mes épaules le chandail de ma mère qu’elle m’avait tricoté avec des restants de laine c’était un cadeau de Noël, le plus beau à mes yeux. J’avais vingt ans et le temps me redit si souvent :
-« Qu’emporte bien vite le vent ces deux décennies. »
Dis … Petit papa Noël toi qui habites au ciel pourrais-tu lui offrir mon « je t’aime » à ma maman, d’un rebord de tes lèvres il serait aussi tendre que son verbe aimer qu’elle me conjuguait à chaque aurore et à tous nos soleils couchant la mère et l’enfant. J’imagine ce petit bourgeon d’amour que tu garderais blotti là tout au fond de ta hotte, ne le laissant s’évader qu‘à l’entrée du paradis. Et à ce matin des cendres de décembre, l’Edelweiss, immortelle des neiges, tombée en la paume de ma main me dirait que l’hiver touche à sa fin. Soudain je revois cette gamine avec ses bêtises et ses mauvaises notes car l’école buissonnière je la faisais un peu trop souvent mais tant qu’il y aura de l’encre dans mes yeux … Non je n’ai rien dit ! Ou plutôt rien n’écrit … Chut père Noël … Bonne nuit petit papa Noël.
Sous la nostalgie hivernale, j’avais écrit ce texte fin novembre mais je tergiversais entre le publier et le garder prière chaude dans la paume de mon cœur. Puis il y eut ce fameux concours … Je modifiai donc la fin et me présenta participante et à présent je suis heureuse qu’il ait plu.
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