La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

Ce n’est qu’un au revoir …

 

 

 

Quatorze heures trente, un train s’en va … Le nez collé à la vitre, avec ce sourire qui voudrait naître mais qui reste figé… Mon amie me fait un signe de la main, ce geste que l’on déteste ! Ce geste muet qui parle trop ! La buée sur le carreau rend son visage  diffus, je détourne mon regard pour ne pas voir perler sur son visage une larme d’adieu. Elle m’avait dit ... Je reviendrai …  J’ai ensemencé trois fois mon jardin, j’ai vu fleurir et refleurir mes roses à leur robe de satin. Sa préférée a éclos, a fané tant de fois ! Sans que son parfum soit inhalé par la douceur de sa peau. Sans que sa main la cueille pour me la tendre à nouveau. Mes rosiers épineux dressent leurs épines comme un rempart entre nous deux … Mainte fois je me suis piquée afin que renaisse ce sentiment … Mais ses pétales érodés  tombent sur le sol comme ces paroles évanouies. Ventre à terre devant son ombre, j’enfouis mes deux mains dans cette boue mais de  cet humus infertile ma semence ne s’enracine plus. Un germe de complaisance semble parfois s’identifier à elle mais il n’arrive jamais à maturité. Des figurantes passent mais ne font que défigurer cette peinture jaunie qui me reste immuable.



28/03/2012
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