La nudité de l'esprit.

La nudité de l'esprit.

Dans la vallée des poupées endormies.

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L’aurore consentit à se lever dans la niche de septembre. Filet d’ambre tu m’apparus nu, tes cheveux frissonnaient, écheveau de feuilles mouchetées de roux où le temps s’émoussait langoureux témoin. La lune me cédait quelques larmoiements, piètre fortune au fond de ma poche, une lampe à torchis. Le soleil embellissait les mouvements de tes lèvres, il me semblait entendre les mouettes, leur cri de liberté. Dans ma poitrine un souffle dégainait lorsque d’une main tu me libérais de ma gaine, torsade d’intimité. J’étais nue et  je souriais de cette nouvelle aube. Mon nu sommeillait à demi entre le potron-minet émietté et la nuit  éméchée de la lune blonde paresseuse. L’âme portique où les sentiments se déshabillent tissu froissé, une cotonnade  qu’une aiguille avait surpiquée, chaque portemanteau initié à la guerre des boutons. Un bourgeon imperceptible  où la rose se sclérose à l’autre bout d’un monde enfant. Et l’amour n’est plus qu’une fleur pâle, le temps s’étale dans mon lit pastel, les constellations pastellées, les pléiades d’un autre horizon. La flore s’évapore au creux de mon corsage ailé, mes seins désarçonnés, un entredeux de cœur flagellé. La  fièvre galante sur les lèvres, valse de Vienne, un corsage jauni  que nul répit ne berce. Seule mendiante et bohème je me suis assoupie sur le quai d’une horloge  qu’abrège un sourire dévêtu sur le ponton de ta bouche, baie endormie. Mes jours défleuris de ces printemps partis. Que nulle confrérie n’abolisse le chant de l’hiver où la fine politesse du temps n’est que bancale barrière, où l’impolitesse des saisons n’est qu’ultime raison à l’abandon du vent. Suis-je furibonde ou bien une aliénée d’aimer vivre ainsi vagabonde,  la semelle de mes pieds aguerrie  sur le chemin d’un enfant monde. J’écoute le bruit de mes pas, désespérant pas  d’un quadrille où s’accouche sans couleur mon infinie douleur. Le berger blanc érudit  moutonne dans le ciel, s’entrebâille voleur mon souffle au cœur tandis que je m’allonge sur ma paillasse de bohème et tes larmes me brûlent lave de tes yeux.

 

 

 

 

 

 

 

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09/11/2014
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