Fusain muet.
Du livre de mes yeux je regarde le monde. Des pages de mes regards je tisse l’ombre d’un paysage … Des mots de mes larmes, au fusain je dessine un visage. De mes iris bleus se reflète un lys blanc que j’offre en hommage à ma muse. Sur le nu de ses courbes s’amusent des enfants sages, des phrases de poètes. Des voyelles et des consonnes ambrent sa peau. Dans la cambrure de ses reins, s’amusent comme de jeunes loups, virgules et points. Mes vers mordillent le lobe de son oreille et à l’aube le verbe de mes rimes coule dans ses veines. Rêvent mes maux dans le nid de ses seins. Se cambrent les cernes diurnes de ma conscience. Un petit chapitre, vaurien né des lignes de sa main mime mon chagrin. Les battements de son âme rythment le souffle de ma poésie, haletante, s’effondre à ses pieds la cathédrale de ma verve. Le bruit de mes pleurs s’assoupit dans son corsage, se meurt la louange d’une prose indigente. Subsistent encore un ou deux pas de valse sur notre piste de danse. Quelques notes de musique autistes sur le piano d’un peintre triste jouent timide le glas de l’artiste.
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