La fringale de papier.
La mosaïque de tes yeux coule comme un reflet, eau du temps qui s’écoule sur l’aube et baigne mon orient. Que ta musique est douce mon enfant, elle berce de ses notes joyeuses mon ponant. Je me souviens de ma robe blanche valsant comme une ivresse dans le cœur de cette église. Mais ma mémoire s’habille parfois d’absence, elle gribouille quelques grimoires sur un miroir terne et des éclats de verre tombent à terre. Entends-tu battre lentement le procès de mon cœur, là au creux de cette couche, dans le nid de ma chair … C’est comme une partition tremblante, l’aumône d’accords dans la misère des désaccords. Ils sont si lointains les sons de mon violon, corde après bois usé s’envole une chanson. Dans le blue jean troué de mes seize ans, dans ses vieilles poches percées, je fouille encore ! Dans ces ourlets à moitié défaits, il y a le parfum de mon premier café, les lèvres du premier baiser. Je garde le souvenir de ce tissu, de cette toile dure mais tellement bleutée, tout le blues de mes étés l’ont rapiécé.
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