La rentrée d’une lâcheuse …
Mes vieux nu-pieds rangés sous mon lit, mon jean et ses accrocs de liberté entre la naphtaline et les grincements d’une vieille armoire, nature morte la reposée du chevreuil et ses soupirs de biche aux abois. Ce jour de rentrée scolaire septembre 1974, la larme feutrée à la l’orée de ma prunelle, aquarelle d’un parvis, devant la grande grille du collège du bout des doigts ma main effleurait déjà ma bohème. Crissaient quelques vers cahier de brouillon, sur la grande ardoise couleur charbon du tableau noir les lignes de ma main chagrinées n’osaient écrire un rêve de gosse … Et le professeur principal, mon prof de français, me disait :
-« Vas-y écris présente-toi ! »
Alors je saisissais cette craie blanche, verlan d’une enfant trop sage, embruns sauvages de ma naissance, la dyslexie et ses dilemmes … J’avais tant usé mon fond de culotte sur les bancs d’un orthophoniste que la leçon fut apprise :
-« Tourne ton crayon sept fois dans ta main avant d’écrire. »
Me sentant rassurée par quelques compagnons de classe primaire, là à la lisière d’une lèvre la fringale d’une lycéenne, las mon phrasé libertin. Alors à l'éraflure d’un crayon à papier gras, mine tendre 3B, j’ai écrit :
-« Le farniente du temps voilà pourquoi ma prose est libertine. Et d’un jardin fleuri libertinage d'une jouvencelle je n'en ferai rien alors à l’élixir de mes jours incertains je construirais peut-être un demain, ma boussole à l’envers ciel de marelle. »
Eh ! Dis petite collégienne te rappelles-tu ?
Même si l'on dit de mon écriture que sa charrue mène mes bœufs, je la laisse au divin plaisir de les traîner à sa manière.
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