Pli cacheté.
Dans mon cœur de titan s’ouvrent des portes de papier.
Mon âme crayonne sur une toile volée mes émotions violées.
Les sauvageonnes de ma mémoire,
un grimoire dans mon cartable,
écolière du verbe aimer
je rêve et j’assemble
mes mots enfantés.
Dans mon mouroir,
laisse moi devenir l’ombre de ta couche,
épier nos tendres souvenir
de la lucarne de mon grenier.
Donne moi encore la permission
de m’enivrer de nos gestes oubliés,
je veux parcourir
de ma main fantôme,
la cambrure de tes reins,
garder l’odeur de mon homme
sur ma peau sabrée.
Lève ma punition,
amour,
enfant sage du temps,
toi qui détient
les clefs de mes caresses fugitives.
Enferme les seulement un court instant
dans mes draps d’ancienne courtisane festive.
Redonne moi ce regard rêveur
du premier jour
où j’ai goûté
à la sueur
des plaisirs charnels.
Mes maux de jouvencelle,
tatouage au creux de mes seins,
respirent encore solennels,
les pores ouverts
à l’encre des saints.
Mes frappes d’indigente
à la fenêtre mendiante
d’un bal trop lointain,
j’écoute
le jazz d’un ampli éteint.
Je suis la momie,
la môme mie d’un pain rassis,
charité sous scellés
d’un chef d’œuvre
négligé.
J’œuvre
à restaurer ma nature morte.
Que reste-il de ma poitrine généreuse ?
Cent ou deux cents grammes de chair
égarée sur mon corps camus,
rallume les lucioles de mes tétons
à tâtons,
j’en serais heureuse.
Je n’ai pas besoin d’une chaire,
pour toi je jette ma mue.
Refais moi l’amour
sur un rayon de lune,
dans un coin de rue,
peu m’importe,
je resterai nue,
rôdeuse de ta tendresse
quémandeuse d’une jouissance.
Morphée m’offre la danse des cieux
dans la lueur de tes yeux.
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