Sollicitude de fille.
Je suis en cavale, avaleuse de temps … Précipice orné de diamants, d’épices d’orient et d’épines, dis-moi d’où vient le vent ? Quelle saison borde mon nom, sous quel horizon est né mon prénom ? Dans un caleçon de riche, d’ouvrier, d’artiste, d’un rêveur ou d’un violeur de bonheur, suis je un précieux bijou ou une contrefaçon ? Maman il est si loin ton jupon … Ma crinoline, celle de mon enfance sans dentelle, souvenir d’un orgueilleux pantalon sans ambition, sans ceinturon ou sans bretelle. Le cuir onéreux des lanières de la paternité, des liens de papier brûlé, grimoire d’une grimace sur une couche blasphémée, l’inadvertance de ton indifférence dans des draps mauvais coucheur, une fraude d’intimité geint encore dans le cœur d’une mère.
Père pour toutes ces choses dont tu as peur, j’ose égayer le trépas de tes mots sur une page blanche, mes sentiments voilés sur le rebord de mes maux. Je croyais tellement que tu allais m’attendre alors le jour de ma naissance j’avais déjà mes yeux grands ouverts, mes iris caméléons guettant ton premier sourire. Te souviens-tu de cette vierge, cette appétence où ta verge esseulée s’est abandonnée. Moi je me remémore la main de cette femme en couche que tu n’as pas tenue, de ses cris, de ses eaux mouillant un quai désertique, vaillant amant jadis …
Papa, tu es ma maladie orpheline …
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