Sous l’aile de l’ange …
J’ai gravi les quatre marches escarpées de cette vielle mansarde, un grenier où s’égrène le premier bal, j’y ai retrouvé la robe de ma première valse où le temps funambule s’apprivoise comme l’oisillon tombé du nid que l’on encage malgré soi … Parce que l’amour est possessif, gourmand de la chaleur de ces instants bohèmes offerts où l’ivresse de la vie se veut chapardeuse de toutes les miettes d’heures heureuses. Il me semblait réentendre tes premiers pas d’amant, furtifs dans le couloir de mes seize ans, ces moments clandestins qui sont devenus pourvoyeur de toutes nos saisons. Des bourgeons de printemps à la mélancolie de septembre nous nous tenons encore la main. Du bout des doigts nos caresses se ressemblent lorsque nos rêves s’assemblent. Sous l’aile de l’ange s'apaise l’autant, le vent d’autan frémissant entre les branches. Nos vieux draps fugitifs du futur nous assiégeant de ces courbatures de la tendresse de vieux tourtereaux, nous fuyons le drapeau blanc de la jeunesse largué sur un port. Nos prunelles grand-voile s’attristant de l’azur émigré d’un océan blanc. Si la bruine recouvre nos baisers c’est pour mieux embaumer nos lèvres de la délicatesse de la rose. Sous l’ombre coureuse de sa corolle, ma bouche reste l’ouvreuse du noir et blanc de nos vingt ans. Mon cœur cinéphile de la bande annonce d’un banc d’église où deux anneaux chantonnent encore la mélopée du feuillage d’un été indien.
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