Sur un vieux écran de ciné …
L’aube égraine son long voile doré, un nouveau né tourne les pages d’un premier chapitre. Il gigote, plaisantin des premiers matins, dans sa couche novice, chaque page est un coloriage. Il voudrait tout lire, tout vivre, déjà, les lettres, les maux cachés, les points et les soupirs … La nuit tombe sur du papier glacé, un vieillard effeuille le livre de la vie sous la majesté d’un châtaigner. Son âme abandonne peu à peu son squelette, la liberté dans un autre monde … Vêtu de somptueux vêtements de larmes, se feutre un manteau gris, autant en emporte la pluie. Les savates percées par les cailloux de la ronde des quatre saisons. Retentit encore dans sa tête, le bruit des sentiers amoureux, crépite au creux de son oreille le craquèlement des brindilles sèches sous la force des pas de ses vingt ans, l’emmène dans un rêve bleu, le fracas des centenaires. S’infiltrent les pleurs de l’oubli dans les coutures de sa vie. Des vagues ivres, les gouttes du temps jaspent son front cousu d’or du faufiler des heures, faux filet d’un saut de l’ange. Il se croirait presque au paradis le vieux !
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