Télégramme.
Sous l’aile d’une oie sauvage je me suis endormie … Laissant l’ivraie et mes bagages, bandit de grand chemin, mon cœur a troqué la tendresse contre un billet chagrin. Pour une bouchée de pain au creux de ta main j’ai dégrafé mes grains de beauté, corsage de lavandière flottant sur la rivière … Tapie tout contre ta poitrine, mon lopin de terre, j’écoute ton souffle maraudeur. La brise filant du bout de mes doigts la laine du temps. File la rosée sur la rose égouttée, je goûte au célibat de la reine des prés, le jasmin chasseur de prime au chœur de l’été. Sous la voile apprivoisée d’un vieux loup de mer, mes larmes brise-lames ont grignoté le sablon chaud de l’adolescence et sur cette plage tiède les arpèges de mes hanches en clef de si baptisent le sol. S’évapore le salin de mes prunelles jupon de satin d’une jouvencelle, je ne retiens que l’ivresse de tes reins, le roulis des grains de sable, le charme prieur agenouillé entre mes seins.
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