Avant d’en arriver là …
Elle se gare à ras du ravin, balance entre son présent et son tombeau … Elle ouvre la boite à gants, au fond dissimulée sous un constat à l’amiable une photo, elle la caresse de la pointe de ses doigts… Est-ce un bonjour ou un adieu, elle-même l’ignore ! Ses pensées sont confuses, ses yeux regardent les cieux comme si la réponse était là haut. Non il ne faut pas, il faut fermer les yeux et rêver, rêver pour continuer à vivre ! Faire semblant de sourire lorsque les larmes ont envie de perler… Mystifier les sentiments pour se leurrer soi même… Après tout rien d’inquiétant, juste un soupçon sur sa façon d’exister ! Elle dénigre son identité, elle voudrait être celle qui folâtre… Être une égocentrique et sombrer dans un bien être parallèle !
Elle adule cette phrase: “To be or not to be!” puis la renie! Lundi ou samedi qu’est ce que ça peut bien faire… Sa vie ne changera pas pour le début ou la fin de la semaine ! D’ailleurs ça fait longtemps que son existence s’est dissoute dans un monde irréel ! Un petit joint de cannabis pour enjoliver la vie ? Non ça ne sert à rien, l’euphorie est éphémère ! Vivre tout simplement, le poids de sa souffrance sur ses épaules, elle avance péniblement, piétine… Elle va trébucher bientôt, la face contre terre sans avoir envie de se relever. Elle préfère se rouler dans la boue, mère nourricière de toutes ses peines ! Cette saleté sur sa peau n’est autre que l’image de sa propre conscience… Se rehausser pour quoi faire ? Subir à nouveau les intempéries ! Savoir prendre et ne pas savoir donner… C’est idiot hein ? Ce qu’elle vit elle ne le sait pas elle-même… Tantôt écervelée, tantôt sereine pour mieux retomber dans la détresse ! Qui sait c’est peut être de la complaisance… L’amour en filigrane… Lui, il ne lui demande rien, juste de se laisser aimer… Quelle idiote, elle n’a pas su déchiffrer l'hébreu d’Internet, qu’elle naïveté ! Elle bascule dans l’indifférence s’en essayer de comprendre ! La diplomatie elle la côtoie, la honte elle la connaît… Elle porte sur son dos sa désinvolture et ses bévues ! Sa vision de l’humanité est inhumaine, elle n’est pas bonne élève des sentiments ! Elle ne sait pas les différencier, son cœur est une bombe humaine, prête à exploser au moindre murmure d’un émoi. Avec effroi, elle assume sa propre incompréhension. Elle en veut au monde entier de la considérer anormale… Elle s’ennuie dans son enclos comme un loup dans un zoo. Louve de tout et de rien ! Comment faire la différence ? Entre les jeux de mots, les sous-entendus, les homonymes, toutes ces fausses images des mots qui prêtent à confusion ! Qu’interpréter que voir au travers d’illusions, seul l’illusionniste le sait ! Cette allusion austère à la pédagogie ne fait que démonter le concept de l’être humain ! Sa colère n’est pas immorale c’est l’humain qui s’avère imparfait ! L’époque glaciaire était bien moins froide que l’ethnie du vingt et unième siècle ! Dans le ravin ! Non pas elle… Ce satané cliché ! Contretype falsifié d’une image enjôleuse ! Déchiqueté comme son âme le fut, tiraillée entre le paradis et l’enfer ! L’absurdité anodine d’une amourette ! Un troubadour semblait lui compter fleurette, méprise spirituelle… La rêverie noctambule des jeux interdits se meure, jour après jour s’éteignent les derniers leurres ! Tout proche, encore plus prêt s’estompe le souffle de l’ultime lueur, le dernier sanglot, dernier soubresaut, la dernière saccade, enfin le premier soupir… Au fin fond de son être vagabondent encore les battements intermittents de son cœur désabusé… Un dernier sursaut, ce n’est rien, juste la fin du voyage…
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