Les chiffonniers de fusain.
Raconte-moi l’histoire de ce petit peuple de joyeux lutins, l’âme en petites pages. De leurs yeux, l’encre bleue coule à flot, maquillant les marécages en bosquet, entends-tu leurs lettres déguiser en fleurs la souffrance et l’orgueil ? Leurs plumes volent racontant à qui veut l’entendre que le monde n’est qu’un grand cœur de jardinier. Oiseaux du ciel, le firmament protège leurs ailes d’horizon. Ils sont habillés du nu des dieux. Sur leur majestueux nuage, chevalet en filigrane, ils déposent leur toile tissée des mots d’amour chuchotés du bout des lèvres de leur humble bouche. Le dernier soir venu leurs paupières vacillent, mais eux ils se font croire que leur fatigue n’est seulement que de minuscules papillons de toutes les couleurs des teintes de l’immense fresque des sentiments, qu’ils ont parcourue au fil de la grande horloge. Leurs petits doigts s’entortillent autour d’un vieux bout de chiffon en papier, en guise de porte-bonheur, et là, anges fragiles dans leurs draps de parchemin, ils rêvent que demain l’ancestrale langue française leur offrira une couche de satin, que dans leurs mains se brisera l’épée Damoclès et que dans leur verve renaîtra au petit matin d’un autre matin, l’elfe de leur destinée.
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