Moi.
Et ma plaie reste ouverte comme une enfant gâtée et mon cœur s’ébranle au milieu de fées abandonnées. Ma peine en lampe torche fait s’éteindre les étoiles. Venez me ranimer, un astre n’est qu’une fleur flânée. Flanelle sur la peau, mes sens inanimés, je rêve et je danse sur la harpe du temps. Mes larmes sont de grandes dames, ma plume arme blanche lacérant mon poitrail. Pourpre dans le vent, mon corsage se détache … De ma félicité, le rideau est tombé, ne poussent plus les blés, chevelure éreintée d’un enfant blond, pupille d’un autre horizon. Les clefs de l’éternité, blasphème d’éphémérides, sur une plage, étalée ma liberté s’étouffe comme un souffle abîmé. Un train déraille au loin, quai de gare oublié et à guichet fermé, mon âme vend ses billets, entrée interdite aux âmes insensibles. Artiste, ma vie fleur de lys s’écrie sans fin, mes écrits ont faim, demandent l’ombrelle d’une page blanche pour accoucher d’une encre, thèse immuable d’un destin de mes pupilles entrebâillées. Une vie est un bail à ne jamais signer à perpétuité avec une porte fermée. Mes sentiments sont de sauvages loups, difficile de les apprivoiser mais n’y a-t-il pas plus sauvage animal que le cœur d’un humain ?
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