Tache d’encre.
J’écris par apnée du cœur. Non ce ne sont pas des pleurs mais des fleurs. Elles n’éclosent que dans un jardin secret, celui de mon intimité. Si vous veniez sans crainte les respirer, elles ne sont ni ortie, ni aubépine, elles ont la couleur de mes pensées, violettes dans les près, jasmin sur le pallier. Elles embaument parfois le ciel enneigé d’apollons où tourbillonnent des nymphes flocons de papier. Ma plume file la laine, papillons de soie en été, araignée du soir en hiver. Elle n’est point prière, ni sorcière, simple cavalière enjouée d’un rêve, rivière d’âme sous les ponts de la vie. Elle est tantôt fragile bohème sur le quai d’une gare et quelquefois petite dame sur le bord d’un trottoir, elle trébuche et ses rimes perdent pied mais jamais de ses vers elle n’effleure la terre.
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