Un passage de mon journal intime …
Un sentiment ne se lit pas sur un pupitre, où sur un banc d’école on s’apprend à vivre. On n’écrit pas un sentiment à la craie sur une simple ardoise. On n’efface pas d’un coup d’éponge un sentiment même mort sur l’ardoise des sentiments. Décidément je n’ai pas de chance avec le regard des autres … Mais je ne rencontre jamais de personne avec un iris aussi changeant que le mien. Dans mes yeux se dessinent les couleurs de l’arc en ciel, les mêmes couleurs du reflet des yeux de mon père … Je suis comme Baudelaire, baladée entre admiration de moi-même et conspiration contre moi-même. Sur l’échelle de la douleur sentimentale, la mienne se situe à neuf. Sur l’ascenseur mourant des sentiments, entre ciel et terre, j’erre, fantôme discret. J’aborde là le sujet de la sincérité des mots et des maux. Non mon âme n’est pas malade. Je suis une personne trop intelligente à mon goût et non persécutée. Je me sens ours brun, je m’en vais hiberner. Je me réfugie dans ma peuplade interdite, je me délecte d’interdits, perfusion du diable, dialecte insipide de ma poésie acariâtre.
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